Once upon a time in HighSchool

Once upon a time in HighSchool
(2004)
De Yoo-Ha
Avec Gweon Sang-woo,
Lee Jeong-jin, Han Ga-in






Toujours sur ce thème préoccupant des rixes étudiantes, Once upon a time in HighSchool de Yoo Ha tire une salve particulièrement violente ayant pour toile de fond le régime dictatorial de 1978 après l’assassinat de Park Chung Hee.

Le titre plutôt accrocheur du film peut-être trompeur, car Once upon a time in HighSchool, s’écarte volontiers du film de baston classique, mêlant romance, politique et action.

Corée du sud 1978, le pays fragilisé par la guerre fratricide avec son voisin du Nord et ses luttes politiques intestines, est sous le coup de la loi martiale. Hyun-soo (Gweon Sang-woo : Vocano High) jeune étudiant coréen est transféré au lycée de Jungmoon, nouveau venu, plutôt timide et romantique, il comprend vite que seule la loi du plus fort règne dans cet établissement sous embrigadement militaire. Contraint de baisser les yeux par peur de violentes représailles de la part de ses camarades et de l’autorité, Hyun-soo va se lier d’amitié avec le charismatique Woo-sik, un des durs du lycée. Leur passion commune pour Bruce Lee (décédé depuis peu) et leur amour pour la belle Eun-ju, va les pousser à la révolte envers le système tout en s’opposant violemment aux caïds de l’école.

Une parabole virulente de l’Histoire

D’avantage un film de Société, qu’un hommage au cinéma d’arts martiaux. Once upon a time in HighSchool, est le témoignage d’une époque trouble, celle de 1978 et des nombreuses dictatures militaires qui régissaient un état affaiblit par la guerre et le nationalisme.


Pourquoi un film de combat, plutôt qu’un drame ? Et pourquoi Bruce Lee ?

Cinq ans venaient de s’écouler après la mort du Petit Dragon et la Corée du Sud commençait seulement à découvrir ses films. Il faut souligner l’impact énorme que la Star a suscité (et suscite encore) auprès des asiatiques (tout particulièrement des jeunes). C’était le premier héros asiatique a explosé aux yeux du monde entier, Bruce Lee représentait à la fois la force et une fierté insolente. Il est une icône, un insoumis, qui a marqué le monde à jamais. Bruce Lee demeure un symbole et un exemple pour de nombreux asiatiques. Symbole d’autant plus mis en exergue sous les yeux et les désirs des 2 héros. Car n’oublions pas qu’en cette période de dictature militaire, les lycées étaient plus apparentés à des camps d’embrigadement, qu’à des instituts démocratiques. Et ce système autoritaire extrême formatait des élèves particulièrement aigris et violents.

L’indiscipline devient alors : résistance politique ; et l’autorité : matrice de la violence.

Sa volonté de jouer sur plusieurs registres, ne casse jamais le rythme du film. Once upon a time in HighSchool, réussit le pari difficile de nous scotcher avec des scènes d’actions réalistes et brutales, et de nous laisser songeur quant aux allusions politiques et sociales dénoncées par le réalisateur. Un discours toujours d’actualité sur une Société moderne à la fois civilisée et barbare. Une diatribe virulente sur le système éducatif coréen et l’embrigadement nationaliste. Le film est à l’image de ses héros, extrêmement passionné et touchant. Une force rare d’autant plus appréciable pour ce genre de métrage.


Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Dossier la vie est combat : Art of figthing


Art of figthing
(2006)
De Shin Han-sol
Avec Baek Yun-shik,
Choi Yeo-jin, Kim Eung-su,
Lee Hyun-kyoon





Ne vous y trompez pas, Art of figthing, est tout sauf un film d’arts martiaux. Mais cette œuvre rare et atypique vaut vraiment le détour, car Shin Han-sol casse et détourne ici les nombreux archétypes propres au film de combat (la notion d’apprentissage, la relation Maître/élève…). Nous sommes ici dans une représentation brutale et réaliste de la violence, bien loin des fantasmes martiaux.
Pour Byeong-tae la vie est un enfer quotidien, fils de flic, l’adolescent taciturne et introverti, est le souffre douleur des voyous de son école. Tabassé et humilié chaque jour, le jeune homme n’est plus qu’une ombre déprimée, invisible aux yeux de tous, même des siens. Meurtri dans sa chair et son orgueil, Byeong-tae, cherche désespérément une issue à son martyr, sans avoir toutefois réellement le courage de prendre quelques initiatives solitaires. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Oh (Baek Yun-shik) un inquiétant et mystérieux personnage qui sous ses airs placide cache un féroce et redoutable combattant. Attristé par le sort de l’adolescent, Oh le prend sous son aile et décide de lui inculquer quelques notions d’autodéfense. La première leçon étant avant toute chose de faire de lui un homme sans peur. Byeong-tae passera-t-il d’une violence subie, à une violence prescrite ? Aura-il la force de casser le mur de ses inhibitions, en sachant que tout acte à un prix ?

De par sa volonté de n’appartenir à aucuns genres, Art of figthing, surfe brillamment sur plusieurs registres (comme le font si bien les films coréens), comédie, drame, action… Ici les combats n’ont rien de martiaux (les chorégraphies sont extrêmement sobres et efficaces) et le film n’est pas dénué d’une certaine morale.

Art of figthing, est une réflexion sur la violence et ses conséquences, loin des canons esthétiques connus. Shin Han-sol se penche ainsi sur la fragilité de l’adolescence, l’absence de repères familiaux (Oh est un refuge paternel idéal pour Byeong-tae) et surtout sur la cruauté d’une société impitoyable envers les plus faibles, les plus démunis.

Art of figthing met aussi en avant un fait de société particulièrement inquiétant en Asie, les rixes extrêmement brutales entre les écoliers. 
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

THE ROAD HOME

THE ROAD HOME
(1999)
De Zhang Zimou
Avec Zhang Ziyi,
Sun Honglei,
Zheng Hao






Pour ceux dont l’entourage croit encore que le cinéma asiatique ne se réduit qu’à une succession de films de kung fu, de chambara, d’œuvres auteurisantes inaccessibles ou de comédies grasses et débiles... Voici une œuvre simple et touchante, de l’esthète Zhang Zimou (Hero, épouse et concubines), qui saura mettre un terme à tous ces à priori médisants. Il serait d’ailleurs tant que la critique admette le statut du cinéma asiatique, en reconnaissant qu’à bien des égards il est encore précurseur en matières d’œuvres et de concepts originaux.
Mais revenons au film.
Apprenant le décès de son père, Luo Yusheng revient dans son village natal situé au Nord de la Chine pour assister sa mère à la préparation des funérailles. Celle-ci insiste pour que son père soit enterré selon la coutume, ils porteront avec les villageois le cercueil jusqu’au cimetière où il sera enterré. Yusheng, bardé de ces certitudes de citadins comprendra-t-il l’importance et le sens de ses vielles traditions ? Afin de réaliser l’importance de leur souhait et de savoir qui ils étaient, l'histoire de ces parents est alors racontée.

The Road Home, est la chronique douce et nostalgique d’une Chine rurale et de ces coutumes ancestrales, amenée à disparaître sous le développement tentaculaire des grandes villes. Dans son oeuvre Zhang Zimou prône tacitement (la Chine est toujours une dictature ne l’oublions pas) le retour à des valeurs plus saines et plus simples. Dénonce une Chine contemporaine partagée entre une modernité cynique et des racines solides. Le récit de la vie de ses parents, donnera au héros le cheminement nécessaire pour rejoindre le cœur de sa mère et exaucer les dernières volontés de son père. Une Chine qui oublie ses racines est un pays sans âme. The Road Home est une œuvre à 2 visages, une ode à la modernité (l’amour des 2 héros qui fait fi des traditions de mariage arrangés) et à la mémoire (le respect des ancêtres et des traditions).

C’est aussi l’occasion de découvrir une Zhang Ziyi, plus jeune et resplendissante, dans un de ces plus beaux rôles. The Road Home est un film humble et touchant, proche du spectateur, la réalisation sobre et très belle de Zhang Zimou, nous fait partager avec pudeur et beauté l’intimité d’un deuil et la beauté de leur histoire.

Le présent (le deuil du père) est en noir et blanc, tandis que le passé (en couleur) est riche de la chaleur des souvenirs. Ici la rudesse de l’hiver de cette Province perdue, en adéquation avec la pauvreté extrême des campagnes, n’entame en rien la beauté des images et du récit, nous démontrant qu’une vie simple et modeste si dure soit-elle peut-être la plus heureuse qui soit.
The Road Home est un film très émouvant qu’il faut prendre le temps de comprendre et d’aimer.
Le film est disponible chez Asia-diffusion en zone 2, vous pourrez même profiter d’un fort beau doublage en français effectué par d’excellents comédiens chinois, ce qui donne encore plus de beauté au métrage.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

I’am a cyborg, but that’s ok

I’am a cyborg, but that’s ok
(2007)
De Park Chan Wook

Avec Lim Soo-jung,
Jung ji-hoon,
Choi he-jeen, Lee Yung-nyeo






Après avoir exploré les tréfonds de l’âme humaine à travers sa remarquable trilogie de la vengeance (Sympathy for Mr Vengeance, Old Boy, Sympathy for Lady vengeance), Park Chan Wook, s’attèle à la comédie romantique, en mettant en scène une fable drôle, fantaisiste et décalée.

Young-goon n’est pas une femme comme les autres, c’est un cyborg ! Et comme tous les cyborgs, celle-ci n’a que peu d’émotions et se nourrit exclusivement de batteries. L’ennui c’est que Young-goon est humaine, internée par ses parents dans un hôpital psychiatrique, dans l’espoir d’une guérison, la jeune femme se renferme dans son univers cybernétique. Elle va alors faire la rencontre de Il-soon, un charismatique pensionnaire parmi la population locale. Il-soon est persuadé de pouvoir voler le talent de tous ceux qu’il croise ! Lorsqu’il rencontre Young-goon, il tombe fou amoureux, voyant que son régime à base de pile peut lui être fatal, Il-soon mettra tout en œuvre pour la sauver.

De l’aveu même du réalisateur, I’am a cyborg… est un film étrange, dont il a du mal à croire qu’il en est l’auteur. Et c’est vrai qu’au regard de son passé cinématographique, I’am a cyborg…, détonne sur tous les points. Considérons alors ce film comme une œuvre transitoire, une bouffée d’oxygène après l’apnée éprouvante et nihiliste de sa trilogie.
Le film est par ailleurs très coloré, presque illuminé de tous les artifices du conte de fées. Un contraste radical avec ses réalisations précédentes. Malheureusement le film de Park Chan Wook souffre de quelques longueurs qui stigmatisent la difficulté du réalisateur à s’approprier un genre dont il n’est pas coutumier. Voir parfois le ratage dans ses vaines tentatives de calquer son cinéma sur celui du conte de fée moderne (dont Tim Burton se fait actuellement le chantre) sans en saisir toutefois toutes les subtilités. Mais ces quelques faiblesses ne plombent pas le film pour autant.

Car sa réussite et son charme résident dans le portrait de cette histoire d’amour timide et décalée entre Il-soon et Young-goon. Dans cette galerie de personnages excentriques, c’est avec tendresse que nous suivons cet amour naissant, se rapprochement hésitant et difficile de ses 2 héros pourtant renfermés et centrés sur leur univers mental. Une comédie certes, mais surtout une histoire d’amour étonnante qui trouvera son apothéose dans un final coloré d’une candide beauté.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

Comédie : Attack the gas station

Attack the gas station
(1999) De Kim Sang-jin
Avec Lee Seong-jae, Yoo Oh-sung,
Kang Seong-jin, Yu Ji-Tae,
Park Young-kyoo, Chung Joon





Sur un scénario à priori bancal et une intrigue plutôt restreinte, Kim Sang-jin, accomplit un véritable tour de force, un joyeux bordel complètement assumé, orchestré par une réalisation dynamique et sans faille.

Cette comédie loufoque qui prend pour cadre, un atypique huis clos extérieur (une station service), est tout simplement jouissive et ne souffre d’aucune baisse de rythme. Dans cette unité de lieu et de temps (l’histoire se passe sur une nuit), se succèdent une galerie de personnages hilarants et déjantés (gangs de livreurs chinois, délinquants musicos...). Les personnalités se dévoilent (un lycéen timoré et racketté se révèle être un combattant hors pair). Curieusement, cette étrange prise d’otage, apporte à l’ensemble des protagonistes (otages inclus), un vent de liberté et d’optimisme. Nous sommes bien sûr dans le cadre d’une comédie !

Par goût du risque, de l’argent facile, ou pour simplement tromper l’ennui, quatre jeunes rebelles décident de braquer une station service et séquestrent salariés et clients. Ils décident ainsi de se faire passer pour les employés des lieux, mais alors que la nuit ne fait que commencer, nos 4 héros à la personnalité exacerbée vont rencontrer une population tout aussi excentrique qu’ils gèreront selon leurs humeurs.

Bien qu’il peine un peu au démarrage, le film de Kim Sang-jin parvient à nous emmener sur le chemin du rire et de la petite réflexion sociale. Les idées fusent, malgré les contraintes scénaristiques du huis clos, jusqu’à prendre des proportions surréalistes, où se mêlent avec allégresse et souplesse comédie musicale, bastons, plaidoyer pour la jeunesse et comédie.

Reste à savoir si cette comédie moderne, peut-être un peu trop branché sur la mode de l’époque saura résister aux affres du temps.

Disponible en zone 2 sur Asia-Diffusion,
avec Ô miracle ! Des sous titres français !

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