Bodyguards and Assassins


Bodyguards and assassins
Chine / Hong Kong 2010

De Teddy Chen
Avec Donnie Yen, Nicolas Tse,
Leon Lai, Tony Leung Ka Fai,
Simon Yam, Zhou Yun,
Eric Tsang, Hu Jun, Fan Bing Bing,
Wang Xue Qi







Les productions luxurieuses sous égide chinoise peuvent parfois nous laisser présager du meilleur (Fearless, Ip Man), comme du pire (Wu Ji). Heureusement Bodyguards and assassins enterre toutes nos craintes et Teddy Chen nous livre un film ambitieux et fou, mélangeant Histoire et fantaisie wu xia.


1906, la dynastie Qing est sur le déclin et les idées de la Chine républicaine moderne sont en chemin, Sun Yat-sen, charismatique leader nationaliste en exil au Japon, doit se rendre à Hong Kong, afin de rencontrer les chefs révolutionnaires de différentes provinces. La cour impériale saisit l’occasion pour envoyer une kyrielle d’assassin tandis que de l’autre côté on s’organise, afin d’assurer la protection du futur « père de la Patrie ». Ce qui promet un séjour d’une tension absolue dans l’ancienne colonie britannique car en chaque habitant peut se cacher un assassin potentiel.


Teddy Chen dans sa première partie, prend son temps et soigne une intrigue reposant sur la paranoïa, les leurres et les trahisons. Même si la véracité historique est mise de côté, la reconstruction mirifique et soignée de cette Chine au début 20ème siècle nous laisse pantois.


Production chinoise oblige, l’énorme sentiment nationaliste pèse quelque peu sur le film, qui flirte parfois avec les fictions propagandistes de Chine populaire. Mais ce qui semblent normal chez certains (Independance Day, Patriots, 2012…), devient subitement choquant quand il s’agit des chinois. Alors passons au delà pour profiter de cette mise en place chaotique de l’histoire, s’apparentant à un jeu d’échec sanglant dans lequel chacun doit déjouer les projets d’assassinats et les embuscades les plus folles.

C’est d’ailleurs dans la seconde partie, que cette tension narrative explose, dans un spectacle hallucinant, à renfort de joutes martiales, de pièges extravagants et même d’enfants assassins. Voilà un programme bien réjouissant qui ne manquera de nous laisser sur les rotules.




Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

滅門 (原裝預告) Bad Blood (Originial Trailer)






Bad Blood
Chine / Hong Kong 2010
De Dennis Law
Avec Andy On, Bernice Liu,
Eddie Cheung, Simon Yam, Lam Suet,
Hung Yan Yan, Jiang Luxia



Avec son enchaînement d’incohérences scénaristiques et de ficelles volontaires, Bad Blood incarne délibérément un cinéma tout entier voué à l’éclatement des mirettes. Bien que l’intrigue évolue de manière décousue et absurde, Dennis Law accouche d’une pellicule péchue et tout simplement jouissive. Même le plus cérébral d’entre nous, ne pourra dissimuler un sourire béat devant cet étalage de candeur gratuite et généreuse.


Lors d’une course poursuite qui tourne mal, Lok (Eddie Cheung), un chef mafieux, est rattrapé par les autorités chinoises et condamné à mort. Son exécution, laisse son clan sans leader et surtout un héritage conséquent convoité par les enfants légitimes et illégitimes de celui-ci.
Au grand damne de certains, la fortune de Lok sera partagée entre ses deux enfants naturels, Audrey (Bernice Liu) et son frère Jason (Lai Lok-yi) laissant sur le carreau les espoirs et les ambitions du reste de son entourage.

Parmi ces déshérités, il y a, Funky (Simon Yam) le fils adoptif qui assurera provisoirement la direction des affaires. Calf (Andy On), le taciturne, né d’une liaison extra-conjugale entre Lok et une prostituée. Considéré comme un enfant bâtard, Calf reste en retrait et prend sous son aile, Dumby (Jiang Luxia) orpheline muette devenue experte en kung-fu. Mais très vite les rivalités secrètes de cette famille décousue, débouchent sur une succession de morts violentes. Et ceux que l’on pensait être issus du « mauvais sang » ne sont peut-être pas les instigateurs de ce jeux de massacre fraternels.


Vous l’aurez comprit, le titre « Bad Blood » fait donc référence aux notions de filiation et aux luttes de pouvoir au sein d’une famille mafieuse. Mais par delà les poncifs inhérents aux films de triades et les pirouettes narratives, Bad Blood marque les rétines par un rythme incroyable. Plus que jamais Hong Kong démontre son savoir faire en matière de chorégraphies, les affrontements et les rebondissements s’enchaînent sans temps mort, dynamiques et lisibles.


Une caméra parfaite, intuitive et judicieuse nous permet de ressentir la violence des impacts à travers le talent de combattants hors pairs (notamment Hung Yan Yan ici acteur et chorégraphe). Plaisir coupable, pour sûr, d’autant que le jeu, sciemment poseur, des acteurs colle parfaitement avec l’esprit généreux de ce genre de métrage.

Depuis SPL, le film d’action Hongkongais tente de renouveler avec plus ou moins de succès le fragile équilibre entre drame et action. Bad Blood dont l’énergie se conjugue à la noirceur du propos (cf. la conclusion du film) arrive parfois en s’en approcher, grâce à une immersion sensitive et dramatique dans l’action. Sombre et peu être trop prétentieux, Bad Blood assume cependant ses ambitions pour les fans que nous sommes.


Dans la même veine, je ne saurais que trop vous conseiller certains métrages phares de ce renouveau, parmi eux quand même quelques tentatives maladroites, mais le plaisir reste là…

Attention ceci n’est pas une liste exhaustive !

Flashpoint
Invisible target
SPL
Fist of Dragon
Once a gangster

Bande annonce du film,. Vous trouverez le making of ici



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