DeFeng Xiaogang
Avec Andy Lau et Rene Liu
Face à un candide au cœur pur, qu’ils comptaient dépouiller, un couple de voleur au bord de la rupture, se résigne pour diverses motivations à protéger cet homme naïf et sans défenses. Pour l'une (René Liu) c'est l'occasion de se racheter de ses fautes et d'alléger son Karma et pour l’autre (Andy Lau) de reconquérir sa femme.
Dans A world without thieves, Prouesses martiales, se mêlent aux prouesses larcines et aux jeux des masques entre loups. Feng Xiaogang avec l'arrivé d'une bande adverse dépeint une galerie de voleurs hétéroclites et tenaces. Mais tous moralement antinomiques. Et au fil de l’histoire, la soif du butin laisse place à d’autres motivations plus profondes et diverses selon les protagonistes.
Jouant sur plusieurs tableaux, le film fait preuve d'une légèreté de ton particulière et d'une mise en scène habile et sophistiquée. L’art du vol se confond au kung fu, qui en chinois ne désigne pas forcément l’art martial, mais la recherche de l’excellence dans une discipline. D’ailleurs les scènes d’actions filmées tel un ballet ne sont pas sans rappeler les joutes artistiques du Duelistes du Coréen Lee Myung-Se.
Mais cette légèreté de ton, laisse aussi place à d’intenses émotions, un climax sincère et prenant, notamment lorsqu’il aborde les aspérités plus graves de son sujet. Bien qu'à 80 % confiné dans un train, le récit ménage des rebondissements haletants, harmonieux et sans failles. Le train est un espace expressif très riche, un microcosme de personnages variés, un terrain de jeu pour une exploitation de péripéties inventives, qui maintient en éveil constant l'empathie et l'attention du spectateur.
De plus il faut aussi souligner l’étonnante tolérance de la Chine que de laisser le réalisateur mettre en scène les tribulations de ce couple de voleurs. Feng Xiaogang parvient à rapprocher le continent chinois et Hong Kong à travers le ton, l’audace et le mélange des acteurs (Andy Lau pour Hong Kong, Rene Liu pour la Chine). Voilà qui fait de Feng Xiaogang un réalisateur à ne pas perdre de vu.
D’ailleurs son dernier film Héros de guerre est une ode toute en nuance sur la représentation de la guerre fratricide qui divisa la Chine après le conflit sino-japonais. et au delà du devoir de mémoire, le film de Feng Xiaogang, fait preuve d'une sincérité poignante et surtout d'une absence de nationalisme malsain qu'il est important de souligner. Une ode guerrière pour la paix en somme.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!
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