De Ang Lee
Avec Suraj Sharma
Irrfan khan, Hadil Hussain,
Gerard Depardieu
Roman initiatique et fantastique réputé inadaptable du Canadien Yann Martel, L’Odyssée de Pi vient enfin de trouver son plus bel écrin cinématographique à travers la réalisation d’Ang Lee. Le réalisateur Taïwanais a su retranscrire avec brio l’essence originelle et le style si particulier de ce projet ainsi que sa dimension spirituelle et allégorique jadis convoitée par d’autres grands noms du cinéma tels qu’Alfonso Cuaron ou Jean Pierre Jeunet.
Fable initiatique visuellement époustouflante, l’Odyssée de Pi nous épargne tout l’étalage niaiseux d’un spectacle féérique grossier et dépourvu de profondeur. Tout d’abord Ang Lee a la bonne idée de nous épargner tout anthropomorphisme entre le jeune homme et le tigre. Chacun est sa place, la place que la nature lui impose, ce qui n’empêche pas une profonde relation entre Pi et l’animal. De plus dans cette aventure contrebalancée de merveilleux, Pi part son apprentissage est en quelque sorte notre repère moral, celui de l’Homme quant à sa place dans l’univers. L’Homme qui face à l’immensité réapprend les valeurs de l’humilité. Par ailleurs la féerie du récit, et c’est là toute la force de l’adaptation du cinéaste, demeure la traduction onirique d’un état d’esprit, d’un cheminement spirituel. A ce titre les images et la réalisation exagérément merveilleuse transcendent littéralement le propos.
L’Odyssée de Pi est conte épique aux dimensions spirituelles, une quête pleine d’enseignement dont le tour de force réside dans son universalité. L’apothéose finale extatique et bouleversante justifie à elle seule le cœur du film et les raisons de sa mise en scène. L’Odyssée de Pi de Ang Lee réussi le pari impossible d’être un manifeste déiste ouvert à l’interprétation de tous.
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