Que se passe-t-il lorsque on franchit les frontières de la superstition ?
A
 travers un postulat  insidieux, Kevin Ko nous entraîne dans un film que
 l'on croirait habité par une entité maléfique. Ce found footage 
taïwanais, bien qu'imparfait dans sa structure narrative, arrive 
pourtant à ses fins, à savoir : hanter les spectateurs voyeurs que nous 
sommes à travers une diégèse envoûtante. Le film fournit alors une expérience cinématographique, certes parfois bancale, mais néanmoins éprouvante et efficace, qui nous confronte à ce que l'ésotérisme asiatique a de plus de terrifiant. 
En
 introduisant bouddhisme primal et traditions païennes dans un monde 
moderne pétrit d'incrédulité et de cynisme, le réalisateur fait mouche. 
L'originalité tient également dans le fait qu'il nous présente un 
folklore pour le moins original, ici pas de fantômes type Sadako ou 
autres entités aux cheveux gras.  Malgré quelques écarts de mise en 
scène, non ce n'est pas un fond de footage authentique (présence de 
champs contre champs, pas de vue subjective permanente), ce format, donne à cette fiction un ton réaliste particulièrement malaisant. Allant jusqu'à secouer violemment notre empathie. 
L'apothéose étant, non pas non seulement, dans le climax final, que l'accélération du récit et une plongée dans un ésotérisme des plus perturbants.
Plus qu'un film... une expérience.

