Spirits Oan Hôn : un film de fantômes au Vietnam.


Spirits (Oan Hôn)
Vietnam (2004)

De Victor Vu
Avec Catherine Ai,
Tuan Cuong, Katheleen Luong







Les Vietnamiens craignent les morts qui n’ont pas reçu de culte. Cela s’en ressent jusque dans leur cinéma, plutôt avare en production sur le genre. Malgré un vivier de superstitions et de croyances extraordinairement fertile, la production cinématographique locale privilégie la peinture sociale ou le mélodrame, au film d’épouvante.

C’est un paradoxe assez intéressant quant on compare le Vietnam (mettant de côté les capacités financières), aux autres productions asiatiques beaucoup plus prolifiques et expansives sur le genre. Il suffit de se tourner vers le Japon, Hong Kong, la Corée du Sud ou encore la Thaïlande pour remarquer la différence. Il est par ailleurs assez amusant de constater que malgré l’extrême modernité des pays suscités, ceux-ci soient restés singulièrement attachés aux traditions d’antan, apportant avec elles, leurs lots de croyances et de superstitions.
C’est peut-être pour cela qu’un personnage comme Victor Vu, réalisateur Vietnamien / Américain, s’est senti en mesure de mettre en scène un tel sujet. Tourné en 2003 aux Etats-Unis et au Vietnam, le film Oan Hôn (Spirits), raconte l’histoire d’un écrivain (Loc), confronté au fantôme d’une jeune femme (Hoa), au sein d’une maison qu’il croyait abandonnée. Mais la demeure abrite en son sein de bien sordides histoires et ne semble pas avoir livré tous ses secrets. Ce que les résidents successifs apprendront à leur dépend.

Une voix off bienvenue éclaire la narration d’une certaine poésie et le réalisateur a opté pour une mise en scène en 4 actes. Le récit est alors abordé selon différents points de vue. Mais l’histoire ainsi que l’ambiance, peine à s’installer. Peut-être est-ce du à un Victor Vu trop timoré quant à l’usage de sa caméra et le parti pris pour un thème ultra conventionnel. Résultante maladroite : un film d’horreur vain, qui à défaut de nous faire peur, ne réussi pas même à nous émouvoir.

Quant on connaît la surexploitation des films de fantômes asiatiques, difficile de raconter une histoire originale dans ce domaine. Seuls certains partis pris de réalisation et de scénarios, arrivent à sauver ces films des poncifs éculés (cf. Silk).Hélas, la mise en scène soporifique de Vu ne parvient jamais à transcender notre intérêt pour ce film qui aurait certainement puiser plus de force dans un court .
Malheureusement les bonnes intentions ne suffisent pas et l’accroche marketing trompeuse et douteuse de ce DVD en font un achat plus que dispensable.
Ce texte provient de whispering-asia, la copie intégrale est illicite!

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