The Land of Hope

Japon 2012
De Sono Sion

Avec Isao Natsuyagi, Jun Murakami,
Megumi Kagurazaka



Un tremblement de terre frappe le Japon, entraînant l'explosion d'une centrale nucléaire.

Dans un village proche de la catastrophe, les autorités délimitent un périmètre de sécurité à l’aide d’une simple bande jaune qui coupe en deux la localité. Cette ligne de démarcation absurde, est censée représenter la frontière entre le danger de la radioactivité et une sécurité toute théorique.

Au sein de la famille Ono, les parents, âgés et agriculteurs, choisissent de rester. Pour rien au monde ils ne quitteraient leurs terres ; leurs racines, comme leurs arbres, sont ici. A contrario, ils poussent leur fils et son épouse à quitter les lieux. Chez leurs voisins, c’est le même déchirement, mais tous acceptent de partir, sauf leur jeune fils qui force les barrages afin d’aider sa fiancé à retrouver ses parents dans un autre village dévasté par un tsunami.



L’absurde…

Dans le prolongement d’Himizu, Sono Sion en chantre du bousculement des consciences nippones, pose sa caméra dans les zones sinistrées du Japon, faisant échos (puisque tourné peu de temps après) à la catastrophe tragique de Fukushima. Sa caméra témoin nous embarque dans des villes désertes complètement abandonnées, où les survivants errent d’un pas timide au rythme des décombres et des spectres des disparus. Entre cris de colère et démonstration par l’absurde, Sono Sion prend le temps d’exposer l’impact d’une catastrophe nucléaire sur sa population, en se focalisant sur trois couples, confrontés à des dilemmes bien particuliers. Oscillant entre rire, drame et tendresse, la mise en scène se fige au profit de l’intimité.



L’amour…

Clairement politique, mais pas politisé, Sono Sion tape sur le gouvernement, son incompétence et son incohérence, tout comme il n’épargne pas les médias et leur complicité abrutissante. Cependant inutile d’espérer retrouver la fureur ou l’exubérance de son style à travers ce film, on sent clairement que l’homme s’est mis en retrait derrière son sujet. C’est donc un film engagé, mais clairement posé dans la forme que Sono Sion nous propose. Veillant à ce que son message soit accessible à tous, il adopte une approche très classique, voir lente pour suivre au plus près l’expérience traumatisante de ces habitants. Mais au delà du pamphlet anti-nucléaire, Sono Sion nous parle surtout d’amour, d’humilité et d’espoir, à travers le portrait touchant de ces trois générations.

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