February de Yuthlert Sippapak

N’oublie pas que tu vas mourir !


February
De Yuthlert Sippapak
Avec Sopitnapa Dabbaransi,
Shahkrit Yamnarm,
Joe S. Lee,
Bob Senkewicz

Qui aurait cru que Yuthlert Sippapak, le réalisateur du survolté Killer Tatoo, plongerait sa caméra dans les rues de New York pour en signer un film d’une romance improbable et d’une sensibilité à fleur de peau ?

Dans February, le génial metteur en scène thaïlandais nous balance, avec l’énergie de ses débuts, une histoire d’amour émouvante et terriblement vivante. Ironique destiné que celle de deux héros attachants, frappés par l’injustice de la vie et qui s’acharnent à vouloir être heureux malgré tout. Vivrent le présent, savourer l’amour et l’existence sans savoir que la mort les attend.
February narre la rencontre de deux êtres perdus, deux asiatiques dans une grande ville étrangère, peuplée de solitude. L’habileté de Yuthlert Sippapak est qu’au-delà de ce canevas à l’américaine, le réalisateur apporte une subtile variation du thème de la destinée, cher au cinéma asiatique (Karma). Dès lors, ce que les héros prennent pour leur destin, n’est peut-être qu’une circonstance de la vie, un hasard ironique qui pourrait bien leur être fatal.

Kaewta une jeune artiste peintre en galère, est atteinte d’une maladie presque incurable. Dans l’attente d’une opération à l’issue incertaine prévue pour Février, Kaewta profite de ce sursis pour se rendre à New York retrouver son ancienne meilleure amie avec qui elle s’était brouillée.
Sur le chemin elle va tomber sur Jee, immigré clandestin prêt à tout pour retourner en Thaïlande. Jee survit de tout, y comprit de coups foireux qu’il exécute pour les Triades chinoises. Lors d’une fusillade qui tourne mal, son ami se fait abattre et Jee renverse Kaewta qui perd connaissance. Prit par le remord, ou le coup de foudre…. Jee emmène la jeune femme chez elle, mais à son réveil, celle-ci a perdu la mémoire. Ne lui reste que son talent et une irrésistible envie de peindre. Pour tous les deux, une romance timide s’installe, Jee voit là une bonne raison de décrocher. Et cette amnésie apparaît un peu comme un cadeau du destin, l’opportunité de rendre vierges les pages de leur vie et de récrire leur histoire ensembles. Mais février approche, les triades s’en mêlent et c’est bien la mort qui risque de clore leur récit.

Laissant de côté l’action au profit de ses personnages, Yuthlert Sippapak, se perd toutefois dans des excès de lyrisme trop démonstratifs et une conclusion trop morale. Sans doute due à la volonté de s’adresser à un plus grand nombre et notamment à un public occidental.
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